jeudi 20 décembre 2018

Goma: août 2018

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO PROVINCE DU NORD KIVU
HEAL AFRICA
CPT
RAPPORT SUCCINT DE LA

GRANDE SESSION (août 2018)

EN PASTORALE CLINIQUE



0. Introduction

L’ECC en collaboration avec l’UPC Kinshasa a initié un programme de formation des aumôniers pour accompagner efficacement les personnes en état de fragilité, en République Démocratique du Congo. A la suite de l’initiative de l’ECC et l’UPC, HEAL Africa, chargé d’assister les survivantes des violences sexuelles et d’autres victimes de guerres à l’Est du Congo vient d’initier depuis quelques années une école dénommée chaplaincy school. Cette école matérialise l’initiative de l’ECC en matière d’accompagnement des survivantes et survivants des guerres.

Ce rapport présente des informations concernant les activités réalisées pendant la grande session organisée à HEAL Africa, au centre Buhima, en province du Nord Kivu (RDC), pendant cette année (2018). Les éléments qui ont enrichi notre connaissance et éclairé notre manière d’accompagner les personnes en état de fragilité, les pleurs des stagiaires qui les ont permis de se défouler de leurs blessures intérieures, les défis et difficultés confrontées pendant la session illustrent l’ampleur de la tâche d’écoute et accompagnement réalisés par l’Eglise du Christ au Congo en général et par HEAL Africa en particulier.

Ce rapport communique l’impact du soutien reçu de HEAL Africa qui a pour mission d’annoncer la Bonne nouvelle aux captifs (survivantes et survivants des atrocités de la guerre) en République Démocratique du Congo. Dans sa mission holistique, à la lumière du récit de Luc 4 :18-19, HEAL Africa prend soin des opprimés en général et des survivants de la guerre en particulier. Dans cette perspective, le rôle joué par le Dr Jo Lusi, fondateur de HEAL Africa, son staff et les différents intervenants ont contribué à la réussite de la dernière session d’août 2018 sont repris dans ce rapport.

Pendant la session, le soutien simultané obtenu de la part du Dr Jo Lusi en particulier, des malades et du staff de HEAL Africa pendant la session de Buhimba donne un exemple pertinent aux autres leaders de la province du Nord Kivu. Son exemple éclaircie la manière dont les leaders d’églises et activistes peuvent améliorer leurs manières d’assister les survivants et survivantes des atrocités en République Démocratique du Congo, un pays déchiré par la violence en plusieurs facettes (T Palemo 2011 ; Ak Kasangye 2014 ; Matthew A. Schnurr & Larry A. Swatuk 2010). Dans ce contexte de violence récurrentes, le besoin d’équiper les accompagnants en écoute et communication s’avère criant. Sur plus de 80 millions d’habitants, la RDC n’a pas une dizaine de formateurs accrédités au standard des normes internationales. La plupart d’institutions théologiques de la Républiques Démocratiques du Congo octroient aux étudiants des notions générales sur la cure d’âmes. En qualité de ressortissant de la faculté de Théologie de l’ULPGL_Goma (RDC), je reconnais ce défi et continue à prier pour qu’il y ait plus de formateurs pouvant aider le peuple congolais longtemps courbé par les tyrannie et l’hégémonie des seigneurs de guerre.

C’est dans ce contexte que la plupart des stagiaires et participant aux sessions CPT réitèrent leur gratitude aux organisateurs qui leurs offrent l’opportunité et les outils utiles pour exercer efficacement le ministère d’écoute et d’accompagnement des personnes en étant de fragilité en RDC.

1. Formation CPT-HEAL Africa-Goma

Pendant la grande session CPT Goma 2018, les stagiaires ont participé aux activités ci-dessous : l’analyse des verbatim ; les méditations ; l’accompagnement pastoral ; le SRI (entretien libre) ; les visites à l’hôpital et supervision ; l’écoute centrée sur la personne ; le Jeu de rôle ; Lectio divina ; le Bibliodrame ; la spiritualité du cœur ; les séances de rétrospective. A plus des thèmes indiqués, d’autres facilitateurs (Prof Samuel, Dr Eulalie, Madame Ferruzzi) ponctuels ont renforcé ladite formation en abordant diffèrent thèmes.

Le Prof Samuel Ngahimbako, ancien Recteur de l’ULPGL (Université Libre des Pays des Grands Lacs) et président en exercice de la CBCA- Communauté Baptiste au Centre de l’Afrique- a développé le thème sur Herméneutique biblique. A part le Prof Samuel, le Dr Eulalie a présenté sur l’accompagnement des personnes vivant avec maladie chronique. Dr Eulalie est Chef du Programme de VIH/SIDA chargé d’assister les personnes vivant avec le VIH/Sida en Ville de Goma-RDC. Enfin, Ferruzzi Chef du Program Love in Action-HEAL Africa, a focalisé sa présentation sur la Gestion des micros entreprises à base de l’expérience de HEAL Africa.

Avec les enseignements indiqués ci-haut, les participants ont reçu des connaissances additives à celles suivies pendant le mois de Juillet 2018 sous la facilitation de Paul Back (de l’Australie), Pasteur Damiri (de Heal Africa-RDC) et Mme Linda Kasali (de Beni-RDC). Pour la grande session du mois d’août 2018, trois formateurs (Rév Kasereka Tsongo, Rév Dido Makila et Rév Kambere Bolingo). Kasereka Tsongo était le Formateur principal. Il est aujourd’hui aumônier en Chef à l’Hôpital Nyakunde (de Bunia-RDC). Dido Malika est Pasteur à l’Eglise le Rocher (à Kinshasa-RDC). Kambere Bolingo est Aumônier en Formation (de HEAL Africa –RDC et Etudiant à l’UNISA en Afrique du Sud). C’était donc une formation facilitée par deux formateurs accrédités et un formateur en formation.


Image des participants au centre de formation de HEAL Africa à Buhimba

Concernant la matière exploitée, les facilitateurs ont réalisé tout ce qui était prévu sur l’horaire. C’est dans une atmosphère de fraternité, de collaboration, de coopération que les activités se sont déroulées, excepté quelques problèmes de logistique. A propos des visités à l’hôpital, tous les stagiaires et facilitateurs ont effectué la descente dans deux hôpitaux (l’Hôpital General de Virunga et Hôpital de Heal Africa).

Pendant la 2e semaine (du 13 au 19 Août 2018), à différents niveaux, certaines difficultés ont affecté les stagiaires et facilitateurs. Le jeudi 15 Août 2018, le facilitateur principal a perdu sa sœur à Mangina (localité situé en territoire de Beni). Cette mauvaise nouvelle l’a déstabilisé et provoqué des céphalées. Pour faire ce deuil, le facilitateur a suspendu son programme de visite à l’hôpital pendant un jour. Animé et enthousiasmé de poursuivre la session, le jour suivant, il a repris ses énergies et continué à faciliter la session. Suite aux moyens matériels limités, le formateur principal n’a pas pu assister sa famille endeuillée. Toutefois, il leur a prodigué des messages de réconfort par téléphone.

Pour de cas pareil, en Afrique, il serait convenable qu’un soutien lui soit accordé pour répondre à ce besoin. Chose qui n’a pas été faite. Ceci nous apprend à devoir mettre à part une caisse de secours pouvant aider les formateurs et autre participant en cas des situations particulières. A part la perte des proches mentionnés ci-haut, Bolingo, James, Henri et la ménagère sont tombés malades. C’est à l’hôpital Heal Africa que tous ont reçus des soins appropriés.

4. Intérêt et application aux enseignements

Pendant les séances, les superviseurs ont constaté que les participants étaient motivés à poursuivre la formation jusqu’au bout. Au début de la session, les stagiaires avaient tendance à manifester des doutes sur la pertinence de la formation. Pendant la deuxième semaine, certains ont commencé à prendre conscience de leurs lacunes. Au bout de 4 semaines, chacun de participants a découvert la richesse de cette formation.

Certains ont suggéré qu’ils initient des émissions de radio dans leur milieu respectif. D’autres ont suggéré que des projets additionnels soient rédigés en vue de couvrir les autres villes du pays et à l’étranger qui n’ont pas encore expérimenté CPT.

Sur les 14 participants, personne n’a regretté le séjour passé en résidence de formation. Leurs expressions de reconnaissances apparaissent dans les témoignages des participants. Ces derniers suggèrent que les grandes sessions CPT s’organisent deux fois par an. Compte tenu du trésor obtenu, il y en a ceux qui ont ouvertement déploré la manière dont ils assuraient l’écoute et l’accompagnement dans leurs ministères.

L’un disait:

J’ai mal exercé mon ministère. Je me rends compte que j’ai besoin de maitriser les principes de la pastorale clinique. Un autre disait : ‘‘ un jour, j’ai reçu un Monsieur dans mon bureau qui avait besoin de conseils. Pendant l’entretien, j’ai constaté qu’il avait tendance à faire des avances. Ayant remarqué sa mauvaise intension, je me suis mis à le chasser ...partant des connaissances que j’ai apprises, je comprends que je ne devais pas le chasser. Il me fallait l’écouter d’abord. Avec l’écoute active, je pouvais sauver son âme...

Vu la richesse des enseignements, les participants ont résolu de poursuivre la session jusqu’au bout. Ils ne voulaient rien rater. Ils voudraient exploiter tout ce qui était prévu. Parmi eux, les facilitateurs ont identifié des stagiaires qualifiés pour le deuxième CPT. C’est le cas de Rachel Mayao, Benoit, Dorcas, Doumi, Esther etc.

Compte tenu des différentes responsabilités familiales et professionnelles, les facilitateurs ont résolu de condenser les activités prévues en 30 Jours. Au lieu de 35 jours, ils ont résolu de libérer les participants qui avaient besoin de joindre leur famille respective avant la rentrée scolaire. A cause de cette décision, les facilitateurs devaient poursuivre le travail pendant des heures vespérales.

A propos de la cérémonie de clôture, les facilitateurs ont résolu d’impliquer l’Evêque de l’ECC dans le programme. Pendant la visite à son bureau, l’Evêque de l’ECC a réitéré son soutien au programme de formation en pastorale clinique.

A plus de l’ECC, les facilitateurs ont estimé utile de rencontrer les dirigeants de l’hôpital de la CBCA Virunga. Après la cérémonie de clôture prévue le 31 Août 2018, ils y ont organisé une visite spéciale. Pendant la réunion, les facilitateurs y ont identifié un aumônier qui a besoin de suivre la prochaine session CPT. Ce rêve s’est matérialisé le 1er Septembre 2018. A plus, les dirigeants de l’hôpital Virunga ont décidé d’entreprendre des actions concrètes pour soutenir leur aumônier. Ils ont exprimé leur souhait d’améliorer les conditions de travail de leur aumônier et sollicité une conférence en faveur du personnel soignant de leur hôpital en matière d’écoute et accompagnement.

3. Difficultés rencontrées

Durant la grande session CPT 2018, les facilitateurs ont fait face à certaines difficultés. Pendant la nuit du vendredi au samedi 17-18 août 2018, il n’y avait pas eu du courant dans la résidence des stagiaires. Du côté des facilitateurs, il n’y avait pas non plus d’eau dans des installations sanitaires. Ces problèmes ont interféré dans les séances d’évaluations prévue aux heures vespérales.

Il faudrait noter ici que la question d’entretien de toilettes (lieu d’aisance) n’a été traitée qu’en moitié. Des triplex supplémentaires ont été fixé pour boucher des trous des murs de toilettes. Il serait préférable que des bâches soient placées contre les murs des toilettes. Ce point illustre quelques difficultés pratiques auxquelles les facilitateurs ont fait face pendant les 4 semaines.

Au demeurant, pendant les 2 premières semaines, la question de moyen de déplacement des facilitateurs pendant les heures vespérales (déplacement du Centre de Résidence de Buhimba au Couvent), n’a pas été bien traitée, même si le besoin avait été exprimé depuis le début de la session. Pour pallier à ce défi, un facilitateur a mis sa voiture à la disposition des facilitateurs. Comme la formation finissait tard, le besoin d’une voiture pouvant faciliter leur déplacement pendant la nuit était important. Connaissant la situation sécuritaire en province du Nord Kivu en général et de la ville de Goma en particulier, il était impérieux qu’il y ait un véhicule pour faciliter la traversée de la brousse qui relie le Couvent avec le Centre de formation (Buhimba-Heal Africa). Nous estimons que prochainement le problème ne se posera plus.

A plus de ce défi, les facilitateurs ont préalablement désiré prendre connaissance du Contrat de travail. Après lecture, ceux-ci y ont trouvé des lacunes. Ce point a motivé les facilitateurs à partager leurs suggestions avec le COO de HEAL Africa. Ce dernier avait reçu mandat de la part du fondateur Dr Jo, de mettre les facilitateurs à l’aise pendant la session. Nous apprécions ce grand soutien.

4. Constat

Au début de la formation CPT, les stagiaires avaient tendance à comparer la formation CPT avec celle qu’ils avaient suivi dans d’autres contextes. Au fur et à mesure que la session progressait, les stagiaires ont pris consciences de leurs lacunes. Pendant les sessions préliminaires, il est prévu que les participants partagent des histoires de vie. C’est ici l’occasion de raconter les différents récits et histoires qui leur ont causés des blessures intérieures. Ces séances préliminaires leurs ont permis de se défouler. A ce point, CPT leur a procuré un bon moment rare de panser leurs blessures. De mon côté, j’ai appris beaucoup au travers à la manière dont ils se sont défoulés. Comme nous le disons dans le jargon CPT, j’ai compris que ma présence à côté d’une personne en état de fragilité, est une consolation. J’ai personnellement expérimenté comment le Saint Esprit était à l’œuvre durant le moment de communication de cœur en cœur. Il s’agit ici d’un phénomène qui n’arrive pas souvent pour le contexte de Goma ou les croyants envisagent des phénomènes spectaculaires lors des manifestations du Saint Esprit. C’est un contexte ou certaines paroisses fondamentalistes perdent certains fidèles en quêtes des miracles. Pendant les séances de partage de cœur en cœur, les trois étudiants sous ma supervision ont successivement fondu en larmes.

Bien que ces stagiaires sachent que je connaissais ceux qui leur ont fait du mal, ils ne se sont pas gênés de me raconter leurs histoires. J’avais tendance à leur demander de ne pas faire mention des noms de ces personnes-là. Vu le poids de leur choc, ils n’ont pas réussi à se contenir. C’est à base de ces témoignages que j’ai compris aussi que mon ministère est très pertinent.

Sur les 14 participants, personne n’a regretté le temps qu’il a passé dans cette formation en pastorale clinique. Ils veulent que de formations pareilles se multiplient dans leurs milieux respectifs. C’est à base de ce constat qu’ils ont pris la résolution d’adresser des correspondances à leurs églises respectives afin qu’elles soutiennent les prochaines sessions de HEAL Africa. Il y en a qui suggèrent que la formation CPT s’organise deux fois par an. Ils suggèrent qu’elle soit à la portée des services ecclésiastiques et des institutions académiques.

En guise de reconnaissance, les stagiaires ont exprimé leur discours de gratitude pendant la cérémonie de clôture. Au travers de ce discours, ils ont loué l’œuvre que Dr Jo Lusi réalise à HEAL AFRICA-RDC. Ce dernier joue un rôle clé. Il est parmi les rares personnes qui équipent spirituellement les institutions ecclésiastiques en matière d’écoute de personnes en état de fragilité. Il s’agit ici d’un trésor précieux qui manque dans plusieurs églises de la place. Bien qu’il soit laïc, le soutien du Dr Jo Lusi, aide des dirigeants d’Eglises à mieux accompagner les cœurs brisés.

En République Démocratique du Congo en général et en ville de Goma en particulier, des églises organisent différents services comme l’enseignement des disciples, les baptêmes, les retraites (pour les enfants, les jeunes, les anciens des paroisses), les prédications, les campagnes d’évangélisation etc. Cependant en matière d’écoute et accompagnement, il y a vraiment des défis.

Par exemples, s’il y a un fidèle qui s’est écarté de la voie du Salut, plusieurs dirigeants de la place sont plus prompts à suspendre le concerné. Si c’est un pasteur qui est tombé, la première action consiste à l’excommunier et le priver de son salaire. Malheureusement, les victimes témoignent que pendant leur période d’excommunication, rares sont les leaders ecclésiastiques qui prennent le temps de les accompagner. Dans les églises de la place, il n’y a presque pas de système d’accompagnement de telles personnes. C’est pourquoi quelques-uns chez qui une telle mesure a été prise se découragent. Ils se lamentent souvent du manque d’accompagnant chargé de suivre les serviteurs de Dieu. Dans ce contexte, ils n’ont personne alphabétisée pouvant mieux les écouter. Il y en a qui vivent dans la solitude au risque d’être victime de névrose. Ceci justifie le besoin d’accompagnant des pasteurs.

Le défi indiqué ci-haut déchire la société localisée dans la région du Nord Kivu (RD Congo). C’est ici la région déchirée par des violences récurrentes ; des conflits ethniques, des conflits tribaux, des violences sexuelles. Il faudrait donc outiller les responsables des foyers, les responsables des institutions hospitalières, les pasteurs qui, au quotidien, sont blessés par différentes crises ; des pertes des êtres chers, des pertes économiques, des kidnappings, le phénomène Ebola dans différents villages et cités comme Mangina, Beni, Butembo et ailleurs. Voilà l’une des raisons qui justifie l’importance de l’écoute et accompagnement en province du Nord Kivu en particulier et en République Démocratique du Congo en général.

5. Responsabilité au foyer

Pendant le processus de mes études, je pense aussi au bien-être de mon foyer. Pour rappel, l’année 2016, j’ai été impliqué dans le processus des soins médicaux de ma femme. Ce processus a été possible grâce aux différents soutiens reçus de la part des Pères, Mères, Frères et Sœurs en Christ. Dans le cadre du traitement médical de mon épouse, je n’oublie pas de faire mention de l’aide que j’ai reçu de la part du Rév Dr Timothy, Maman Rév Dr Jill (de Faith Hope Love Foundation), du Rév Paul (USA), du Rév Jean-Claude et Madame Thérèse, de Monsieur David Kelly et Heather et Heal Africa. Durant les soins, j’ai appris à appliquer les outils d’écoute et accompagnement auprès de mon Epouse. C’était un moment important de recevoir ses larmes, d’appliquer les médicaments selon les instructions que j’ai reçues des médecins spécialistes.

Cette partie de mon cheminement demeure une phase qui a aiguisé mon rôle d’accompagnant en faveur des personnes en état de fragilité. Il s’agit d’un cheminement complexe. J’y ai donc appris comment recevoir mes douleurs et celles de l’autre. C’est encore ici une école qui façonne mon savoir-faire, mon être, mon apprentissage spirituel et psychique. Sur cette page de famille, je bénis le SEIGNEUR qui nous accorde la guérison et la bonne santé. Durant mon dernier séjour à Goma, j’ai eu le temps de renforcer les enseignements de dévotion vespérale dans mon foyer. Pendant mon absence, cette activité continue. Etant donné que ma famille habite dans une ville en insécurité, pendant mon dernier séjour à Goma, il me fallait réhabiliter la clôture de notre maison. Pendant les séances de prières à Heal Africa, j’ai suivi les histoires des agents qui étaient visités par des criminels dans leurs maisons. En qualité de parent, la sécurité de mon Epouse pendant mes recherches en Afrique du Sud s’avère important. Bien que certains travaux n’aient pas été achevés, durant mon dernier séjour à Goma, j’ai réussi à fixer la clôture de notre parcelle. En plus de ce besoin, il fallait aussi renforcer les mesures de propreté dans notre parcelle. Pour l’instant, le lavage en eau potable est une pratique appliquée par les églises, les hôpitaux, les écoles et universités pour menacer par le phénomène Ebola en province du Nord Kivu. Bien que ce phénomène soit complexe, les habitants du Nord Kivu sont fortement sensibilisés sur les mesures de prévention. Nous prions que le SEIGNEUR Dieu guérisse le Nord Kivu en particulier et la région des pays des grands lacs en général. Les aéroports des pays de la région de grands lacs et ceux de l’Afrique oriental ont déjà des dispositifs pour examiner tout passager provenant des régions déchirées par le phénomène Ebola. C’est aussi à l’Aéroport de Jomo Kinyatta (Nairobi) que j’ai vu des passagers passer par le service de santé pour un examen approprié. Il faut dire que les pays proches de la RDC du Congo sont aussi concernés par ce phénomène Ebola.

6. Recommandations
Nos recommandations s’articulent à ces termes :
  • Partant de l’expérience de la grande session du mois d’août 2018, les conditions de transports sont à examiner avant le démarrage de la session (examiner l’état du véhicule mis à la disposition des stagiaires et la moralité du chauffeur). Pour des formations organisées dans des cadres comme Buhimba, il est impérieux de mettre un moyen de déplacement à la disposition des facilitateurs pour faciliter le déplacement aux heures vespérales. Les cas des maladies enregistrés durant la sessions d’août 2018, illustrent ce besoin.
  • Les conditions d’hébergement des stagiaires adéquats sont nécessaires. Pour des maisons en planche, les toilettes des hommes ne devraient pas être ensemble avec celles des femmes.
    • Mettre un secrétaire compètent et équipé à la disposition de la session
    • Equiper et assurer les soins des installations sanitaires (une manière de prévenir des maladies),
    • Les fournitures de bureaux devraient être réunis avant le démarrage de la session
    • Maintenir la promptitude dans la communication avec les leaders de HEAL Africa et ceux de la direction nationale de CPT -RD Congo pendant la session
  • Le contrat clair et approuvé par la direction nationale de CPT devrait être disponible deux mois avant le démarrage de la session
  • A l’exemple de Jean Claude, les certificats des stagiaires devraient être signés avant le démarrage de la session. Si possible, les mentions des facilitateurs, le respect de leurs Titres est important,
  • La négligence des recommandations devrait faire objet d’un rapport à la hiérarchie de HEAL Africa et du CPT national.
  • Vu les difficultés financières auxquelles les facilitateurs ont fait face pendant la dernière session CPT Goma 2018, nous suggérons une voie palliative. Il serait sage de ne retenir les stagiaires qui ont payé les frais d’inscription.
7. Conclusion

Le cheminement que nous avons expérimenté pendant les mois de Juillet, août et Septembre nous procure une grande richesse. Avec les collègues facilitateurs, nous avons rencontré les dirigeants de certaines institutions de Goma tel que l’ECC, la CBCA, le Rectorat de l’ULPGL. Durant le contact avec le Recteur de l’ULPGL, nous avons eu le privilège de partager notre expérience de recherche et les informations sur la Pastorale Clinique. A l’Evêché de l’ECC, Monseigneur, l’Evêque a promis de participer à la cérémonie de clôture organisée au tabernacle de HEAL Africa. Chose promise, chose faite, le 31 août 2018, l’Evêque de l’ECC était présent.

A plus, les participants étaient aussi honorés par la présence du Président de l’UCBC Beni et le Président de la CBCA. Tous deux membres du conseil d’administration de HEAL Africa, ont adressé des conseils importants aux participants. Ils accordent de l’importance à cette formation des pasteurs et aumôniers. Pendant la formation, les stagiaires et facilitateurs ont confronté certains défis : le manque du courant en permanence, certaines maladies chez les stagiaires, les facilitateurs et l’équipe de cuisine. Il y a eu des nouvelles traumatisantes concernant les membres des familles des stagiaires affectés par l’Ebola en territoire de Beni et de Kidnapping sur le tronçon Goma-Butembo. Pour le kidnapping, nous citons le fils d’un professeur de l’ULPGL. Ce dernier n’est sorti de la brousse après paiement d’une rançon. Avant notre retour à Pretoria, une délégation composée des femmes des pasteurs a effectué une visite dans cette famille-là. A notre niveau, nous recommandons que HEAL Africa considère cet engagement et tienne compte de cette promesse pour les prochaines formations. Prochainement, il faudrait retenir les candidats qui ont fini le paiement des frais d’inscription. Ceci donnera de la valeur et de l’importance à cette formation. Pendant les sessions de 2013 et 2014, tous les stagiaires qui étaient retenus avaient payés leurs frais de participations.

Cependant, durant la grande session août 2018, nous avons constaté qu’aucun stagiaire n’a versé ses frais. A base de notre petite expérience, nous que HEAL AFRICA tienne compte de cette proposition. La contribution locale servira aussi à motiver d’avantage les donateurs étrangers. De la même manière que le Laïc, Dr Jo Lusi s’est beaucoup engagé à renforcer les compétences des pasteurs, de leur côté, les dirigeants des Eglises devraient en tirer une leçon et soutenir cette noble tâche.

Rév. Kambere Bolingo


Les personnes qui souhaitent rencontrer les porteurs de ce projet sont invitées à prendre contact